Ma tres chere Soeur.
[… ]La table que Vous avéz la bonté de m´envoyér n´est point arivée. Je Vous en aurois
            surement fait mes remersimens,[.] Les Mauvais chemeins La retarderont Sans doute;[.] Chéz nous on resusite,[.] Voilà Mad[ame]: de Monbail qui revient d´une fievre Maligne par la force de son temperament Sans
            avoir pris de remedes,[.] Sa Virginité arivera toute Moisie au Paradis. Je Vous fais bien des remersiments
            de ce que Vous avéz eu la bonté de m’envoyér le plan d’Herculanum[.] je Vois bien que Notre Jmagination nous porte toujours au dela de la Verité, je m’etois
            figuré cette Ville bien plus grande et plus belle, et je Crois que les tablaux qu’on
            y à trouvé ne sont pas Grand Chose. nous Vivons toujours dans le passé ou dans l’avenir
            et nous n’avons jamais L’esprit de jouïr du present[.] Le Nom Des [Les ]Romains nous etourdit et Nous en Jmpose, nous nous persuadons que La race future Sera
            plus heureux que La presente[.] j’aime mieux Le bonsens naturel et bourgois qui croit que Monsieur Le Curé De Sa
            paroesse est plus eloquent que Ciceron[,] que Sa femme a plus d’atrais que la belle Helene, que Sa Vile est plus belle que
            paris, et que Les Legumes que lui aprete Sa | Cuisiniere ont un Gout plus fin que toute les friandisses recherchées De Martiales,
            et du Duc de Nevers.
Si Vous me trouvé trop Seryeux dans cette Lettre je conte d’etre plus Gai dans un
            autre, le peti Tomasin Va arivér et il montera tout Les esprits Sur le ton Comique
            
je suis avec bien de tendresse et d’estime[,]